Discours du Pr Mustapha Cherif à Rome ( english and french)

Rome March 20, 2013

Monotheism and the challenges of the XXI century

By Mustapha Cherif

Excellencies, President of the Ducci Foundation , Mayor of the City of Rome, Ladies and Gentlemen, at this solemn moment, in the heart of the City which houses the altar of Peace founded by Emperor Augustus, and so many areas for meditation , arts and culture, I am thankful to you for having distinguished and honored me, by this prestigious Peace Prize, and through my humble person, my country Algeria, land of hospitality, crossroads of civilizations, to the forefront of the fight for a culture of peace. Peace and Islam are synonymous with the same root. Peace is one of the names of God.

For over thirty years, I never cease to strive for creativity, dialogue and meetings to build cultural and spiritual bridges between the two shores of the Mediterranean, our common world which formerly was Judeo-Islamo-Christian and Greco-Arabic. Monotheism, Humanism and the Mediterranean are our common sources. There is no hostility between civilizations. Today, the heavenly religions face unprecedented common challenges.

The first challenge is internal. In our communities, a minority will not open to diversity, universality and change. It contradicts our values ??and our spiritual, cultural and ethical principles. It usurps the name of our religion and exploits it. It contributes to the confusion and amalgams. In part because of this minority, public opinion has a negative image of religion. Attempt to deepen his faith or resist the contradictions of our time is legitimate, but it must be done with wisdom and reason, and not indiscriminately.

Religious extremism is unjustifiable. It is not a version of the religion, it is anti-religion, against one-way, an archaic reaction doomed to failure. This challenge requires a focus on reform, education and proper interpretation of our references.

The second challenge is global. It is disorientation and loss of landmarks, marked by the desecration, forgetting ethics and the decline of law. The dominant world takes a wrong direction .The refusal of any higher standard, not to bind the essential dimensions of existence, not to take into account the purpose of life, produced a deep crisis. The sidelining of religion and humanism, the anti- religion feeling aggravated by the world markets and the law of the strongest, raise the dehumanization and produce despair and imbalances.

??Abrahamic, monotheistic and humanistic values are challenged. Our religions, without confusion, respecting the secularity have to denounce the drifts, the double languages ??and injustice, and to remind the universal values ??of dignity, justice and peace, which make man the hyphen able to unite heaven and earth.

The third challenge is that of alternative .It is to articulate pathways likely to contribute to resolve impasses. Through participation in education, culture of peace, solidarity and respect for the right to be different, Enlightened believers, without proselytizing, have a duty to testify, teach and interact, so that the youth finds ethical ,moral and cultural standards, which allow him to emancipate itself without denying its roots, its memory and goals of life. The Doing, the Action, the Exemplary must be in accordance with the Saying, for full credibility.

This is the common good, that is not selective. On this basis, the intercultural and interreligious dialogue is vital. Islam calls for dialogue in the best way with all men of good will. He orders the common good. Articulate the common good of our community of destiny now global on living together not despite of our differences, but with the richness of our differences.

No one has a monopoly on truth. Ignorance is often the main source of problems. The mutual knowledge is the path to coexistence, to establish a new common civilization that we lack. This is the major challenge.

Thank you for your attention

Mustapha Cherif

Rome le 20 Mars 2013

Les monothéismes et les défis du XXI siècle

Par Mustapha Cherif

Excellences, Monsieur le Président de la Fondation Ducci, monsieur le Maire de la ville de Rome, mesdames et messieurs,  en ce moment solennel, au cœur de cette ville qui abrite l’autel de la paix fondé par l’Empereur Auguste, et tant d’espaces de recueillement, d’arts, de culture, je vous remercie pour m’avoir distingué et honoré, par ce prestigieux prix de la Paix, et à travers ma modeste personne, mon pays l’Algérie, terre d’hospitalité, carrefour des civilisations, à l’avant-garde du combat pour la culture de la paix. Paix et Islam sont synonymes de la même racine. La Paix est un des Noms de Dieu.

Depuis plus de trente ans, je ne cesse d’œuvrer par la créativité, le dialogue et les rencontres pour bâtir des passerelles culturels et spirituels entre les deux rives de la Méditerranée, notre monde commun. Qui Hier a été judéo-islamo-chrétienne et gréco-arabe. Le monothéisme, l’humanisme et la Méditerranée sont nos sources communes. Il n’y a pas d’hostilité entre les civilisations. Aujourd’hui les religions célestes, font face à des défis communs sans précédents.

Le premier défi est interne. Dans nos communautés, une minorité refuse de s’ouvrir à la diversité, à l’universel et aux changements. Elle contredit nos valeurs et nos principes spirituels, culturels et éthiques. Elle usurpe le nom de notre religion  et l’instrumentalise.  Elle participe à la confusion et aux amalgames. En partie, à cause de cette minorité, l’opinion publique se fait une mauvaise image de la religion.

Tenter d’approfondir sa foi ou résister  aux contradictions de notre époque est légitime, mais cela doit se faire avec sagesse et raison, et non point de manière aveugle. L’extrémisme religieux  est injustifiable. Il n’est pas une version de la religion, c’est l’antireligion, une contre-façon, une réaction archaïque vouée à l’échec. Ce défi nécessite de mettre l’accent sur la réforme, l’éducation et la juste interprétation de nos références.

Le deuxième défi est mondial. Il s’agit de la désorientation et la perte de repères, marquées par la désacralisation, l’oubli de l’éthique et le recul du droit. Le monde dominant prend une mauvaise direction. Le refus de toute norme supérieure, de ne pas lier les dimensions essentielles de l’existence, de ne pas tenir compte des finalités de la vie, ont produit une crise profonde.

La mise à l’écart de la religion et de l’humanisme, le sentiment antireligion, aggravé par le marché-monde et la loi du plus fort, suscitent de la deshumanisation et produisent du désespoir et des déséquilibres. Les valeurs Abrahamiques, monothéistes et humanistes sont remises en cause. Nos religions, sans confusion, en respectant la sécularité, ont pour tâche de dénoncer les dérives, les doubles langages et les injustices, et rappeler les valeurs universelles de dignité, de justice et de paix, qui font de l’homme ce trait d’union capable d’unir le ciel et la terre.

Le troisième défi est celui de l’alternative. Il s’agit d’énoncer des voies pour contribuer à sortir des impasses. Par la participation à l’éducation, à la culture de la paix, de la solidarité et du respect du droit à la différence. Les croyants éclairés, sans prosélytisme,  ont pour devoir de témoigner, d’enseigner, de dialoguer, afin que la jeunesse retrouve des repères éthiques, moraux et culturels qui lui permettent de s’émanciper sans nier  ses racines, sa mémoire et les finalités de la vie.  Le faire, l’agir, l’exemplarité doivent être en accord avec le dire, afin que notre crédibilité soit entière.

Il s’agit du bien commun, qui ne soit pas sélectif.  Sur cette base, le dialogue interculturel et interreligieux est vital. L’islam appelle à dialoguer de la meilleure manière avec tous les hommes de bonne volonté. Il ordonne le bien commun. Articuler le bien commun à notre communauté de destin désormais planétaire, pour un vivre ensemble non pas malgré nos différences, mais avec la richesse de nos différences.

Nul n’a le monopole de la vérité. L’ignorance est souvent la source principale des problèmes. L’interconnaissance est le chemin de la coexistence, pour fonder une nouvelle civilisation commune qui nous fait défaut. C’est le défi majeur.

Je vous remercie pour votre attention

Mustapha Cherif

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